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La méthode du coût par activité utilisée dans le secteur manufacturier et des services impute la somme totale des ressources engagées dans les activités pour obtenir un produit ou livrer un service. Ces ressources correspondent à l’ensemble des coûts variables et des frais fixes (fabrication/temps de conception ou temps en présence du client; vente/temps de prospection, administration et frais financiers).
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Définition MQQ : la comptabilité par activité est une méthode d'analyse et de calcul qui permet notamment d'attribuer à un produit une juste portion des frais généraux. On attribue ces frais proportionnellement aux causes réelles de consommation de ressources. Ces causes sont appelées « inducteurs de coût ». La comptabilité par activité (CPA) s'applique principalement aux entreprises qui offrent une grande variété de produits (par ex. plus de 50%). Deux symptômes permettent de déterminer si on a grandement besoin de la CPA :
Le système traditionnel de coût, basé sur les centres de coûts et les unités administratives, est insensible aux nouveaux critères de performance : niveau des stocks, temps d'attente, nombre de composants, respect des délais clients, qualité des approvisionnements, etc.
Pour établir le coût unitaire d'un produit, l'approche traditionnelle fait habituellement appel à trois catégories : la matière première, la main-d’œuvre directe (coûts directs) et les frais généraux (coûts indirects). |
La concurrence mondiale des dernières décennies est caractérisée par une recherche constante d’amélioration, ce qui a forcé la direction des entreprises à reconsidérer la manière de produire ou de fournir des services aux clients. Étant donné que les méthodes de production et de gestion ont été largement modifiées, l’imputabilité des frais indirects de fabrication avec une base de répartition unique peut créer des distorsions dans le calcul du coût de revient.
Aujourd’hui, pour satisfaire les clients ou augmenter l’efficacité de la production, plusieurs activités ont été créées dans les entreprises ; activités qui ne sont pas directement liées aux quantités produites ou vendues. Voici quelques exemples de frais souvent oubliés par les propriétaires et contrôleurs d’entreprise.
Étant donné que ces coûts représentent une part de plus en plus importante pour les entreprises, il faut chercher à comprendre les « objets de coûts », tels que les produits, les services et les clients qui sont à la base de ces frais complémentaires. L’objectif est de les distribuer correctement aux produits, aux services et aux clients.
Une distorsion, qui se rencontre fréquemment dans les entreprises, se situe à l’intérieur même de la production. En effet, il n’est pas rare de trouver dans le département de production des équipements traditionnels et d’autres perfectionnés. L’utilisation d’un taux unique pour tous les équipements de production revient à dire que tous possèdent le même taux horaire, nonobstant les temps d’arrêt, le temps de la main-d’œuvre d’entretien, etc. Enfin, se référer au manuel du fabricant pour calculer les coûts revient à prendre un coût moyen basé sur des enjeux purement commerciaux.
La méthode de la comptabilité par activité (CPA) vient éliminer les distorsions produites par les méthodes traditionnelles de coût de revient.
Avec la CPA, la notion de coûts incorporables est élargie aux coûts hors fabrication : frais de vente, frais de promotion ou de distribution, frais d’administration et frais généraux, etc.

LES ÉTAPES DE COMPILATION DES DONNÉES
1. ISOLER LES COÛTS DIRECTS :
a. Produits : matières premières, emballages, fournitures particulières, etc.;
b. Clients régionaux : commissions sur vente, réductions sur vente (promotion, rabais, ristourne), frais de transport sur ventes, frais de douane, etc.;
c. Client à l’exportation : emballages et étiquetages, documents promotionnels et leurs coûts de traduction, assurance-crédit, assurance de la marchandise, etc.;
d. Main-d’œuvre directe : main-d’œuvre productive et charges sociales afin de déterminer le taux heures-personnes.
2. DÉFINIR LES ACTIVITÉS :
Il est nécessaire que l’étape de la définition des activités soit effectuée en collaboration avec les gestionnaires, incluant ceux du département des ventes, des communications et du marketing, ainsi que les directeurs des services agissant directement sur le produit ou le service.
Comme pour le travailleur autonome, il peut être intéressant de séparer les activités à valeur ajoutée de celles sans valeur ajoutée « non facturables »
L’étape la plus difficile demeure la détermination des activités :
Exemple de division des activités :
o Activités liées aux unités – Le coût de ces activités varie en fonction du nombre d’unités produites ou vendues. Nous regroupons dans cette catégorie les activités de production qui donnent de la valeur ajoutée aux produits ou aux services;
o Activités liées aux lots – Le coût lié à une commande, peu importe le nombre d’unités contenues dans le lot. Exemple : coût de la mise en production, coût de préparation de la commande ou de livraison de la marchandise;
o Activités de soutien aux produits (client régional) – Le coût lié à une gamme de produits, peu importe le nombre d’unités produites ou vendues dans la gamme. Exemple : publicité, conception d’un produit;
o Activités de soutien aux produits (exportation) – Le coût lié à une gamme de produits exportés, peu importe le nombre d’unités produites ou vendues dans la gamme. Exemple : publicité, campagne de promotion internationale, modification ou homologation du produit selon les normes et les habitudes de consommation du pays ciblé et les activités de soutien promotionnel (exposition, mission commerciale) adaptées aux marchés visés;
o Activités de soutien aux clients – Le coût pour répondre à un besoin particulier des clients. Exemple : soutien technique en ligne ou service après-vente, développement de catalogue.
3. ATTRIBUER LES COÛTS INDIRECTS (frais généraux) aux centres de regroupement des activités.
o Activités liées aux unités – Exemple : pour les activités de « soudure », nous devons distribuer les coûts d’énergie, de fournitures de maintenance, la cote part des amortissements, etc.;
o Activités liées au soutien à l’exportation – Exemple : les ressources internes spécialisées à l’exportation, le coût du salaire du personnel, les coûts de la téléphonie.
4. Calculer le coût unitaire des activités.
5. Calculer le coût d’une commande en utilisant le coût unitaire des activités consomméES par cette activité.
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Méthode MQQ : avec la CPA, on peut obtenir plus d'informations précises sur la composition des coûts indirects par produit, par exemple : coût de conception, coût de manutention, coût de mise en marché, coût de la qualité, etc. On peut appliquer la méthode en 5 étapes.
On parle ici des activités hors production. On en retiendra de 10 à 50. Voici quelques exemples : • Méthodes, approvisionnements, développement, maintenance, système de qualité, ventes et marketing, service client ; • Études et données techniques, gestion du magasin (fournitures et outils), planification de la production et calcul des besoins, mise en production, logistique de production, réception, conditionnement et expédition; • Comptabilité financière, contrôle de gestion, informatique, ressources humaines, formation, direction.
Les inducteurs de coût sont des événements ou des tâches qui déclenchent des activités. Ce sont des unités d'œuvre (soit la mesure du travail effectué) ou des facteurs de consommation de ressources. On pourra en identifier de 10 à 20. En voici quelques exemples : • Fournisseur : fréquence des livraisons (délai), nombre d'anomalies par réception, nombre total de fournisseurs, ruptures de stock ; • Client : nombre de livraisons par commande ; • Commande : nombre de modifications (additions/annulations), nombre d'éléments par commande ; • Composants : nombre de numéros d'article en stock; • Lot : nombre de lancements (ordres de fabrication); • Nomenclature : nombre de pièces par produit; • Produit : nombre de familles (technologies) différentes, ajout d'un numéro d'article, nombre de versions nouvelles du même produit, nombre de produits différents en stock.
Pour cela, on utilise une matrice de sélection (voir fiche : Les sept outils du management). Le croisement obtenu permet d'analyser l'influence de chaque inducteur sur les différentes activités.
La matrice de l'étape 3 permet de faire ressortir de 3 à 5 inducteurs plus importants. On les retiendra pour calculer une nouvelle répartition des coûts indirects (il ne faut pas pour autant jeter à la poubelle les inducteurs non retenus : ils pourront servir d'indicateurs de performance).
Cette répartition se fait en fonction du volume des inducteurs retenus (ex. : 400 commandes, 80 livraisons). |